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LA METHODE DU VEUVAGE

Une méthode parmis tant d'autres...le veuvage classique.

   

Avant-propos

    En ce moment, la méthode du veuvage, est la seule méthode de nos grands champions nationaux parce que l'expérience leur a prouvé qu'elle est la façon rationnelle de tirer le plus grand profit des aptitudes spéciales de nos pigeons voyageurs.

Il est impossible à un pigeon, joué au naturel, de battre un veuf en pleine forme et par temps clair.

La preuve, nous la trouvons dans les résultats des concours doublage pour femelles, organisé par « l'université » colombophile que représente la puissante société «L'Union» d'Anvers.

Et voici nos constatations :

Pas une femelle en tête. Une exception d'en trouver une dans les dix premiers prix. Le concours pour femelles clôturé longtemps après celui des veufs.

En tenant compte que les plus forts amateurs se disputent les lauriers dans les concours, organisés par l'Union et que ces constatations concernent les épreuves de toute la campagne 1950, il est clair que ce soient là des indications d'une valeur toute spéciale.

C'est l'avis également des grandes vedettes qui affirment qu'il est impossible pour un « naturel » de lutter avec succès contre les veufs aux mois de mai, juin, juillet. Il y a des exceptions à toutes les règles, mais elles restent bien rares.

  Avantages

Les avantages de cette méthode n'échapperont à aucun pratiquant. Nous voulons simplement noter :

1. — Le veuvage est la méthode la plus simple, exigeant le moins de connaissances et le moins de travail. Nos visites au colombier peuvent se limiter à deux : une le matin et une le soir.

2. — Le colombier reste dans un état de propreté constante par l'absence de jeunes.

3. — Le surpeuplement est exclu. Le veuf n'est jamais malade et en tout cas beaucoup plus résistant aux maladies.

4. — La nourriture et la quantité de nourriture peuvent être mieux adaptées aux besoins réels; chose exclue pour pigeons joués au naturel. Il est facile à comprendre que des pigeons au couvage par exemple n'ont pas les mêmes besoins que d'autres qui gavent des jeunes.

Nous savons tous que l'alimentation précise est un facteur très important dans l'ensemble que représente le succès.

5. — Le veuf peut participer, chaque dimanche, pendant 3 ou 4 mois, aux différents concours, ce qui est impossible au naturel.

6. — Le veuvage convient pour toutes distances. Les résultats de nos grands concours nationaux annuels sont significatifs à cet égard.

7. — Les veufs ne font jamais du toit. Un veuf qui arrive, ne touche pas l'entrée et rentre comme une flèche à sa nichette. Il descend comme une pierre tombant du ciel et ne perd pas une seconde pour rentrer.

Les supporters avides de sensations trouvent leur compte tous les dimanches en « guettant » les veufs de nos grandes vedettes.

8. — Par vent en tête et beau temps, les veufs se montrent imbattables car ils disposent du maximum de leurs forces physiques et en plus sont poussés par une force, qui domine le monde : la passion.

9. — Le veuf est plus calme et plus confiant et c'est un réel plaisir de le soigner.

10. — La mue du veuf progresse lentement et il reste, physiquement parlant, plus longtemps apte à concourir.

  Désavantages

Plus d'une fois l'on a prétendu que les femelles des veufs, par suite de leur rôle passif, étaient au bout de leur rouleau après une couple de saisons.

Cette question est évidemment en rapport étroit avec le traitement et les soins dont elles feront l'objet et dont nous reparlerons plus loin.

Un autre prétendu désavantage : au naturel, la femelle peut concourir et le joueur au naturel a certes l'avantage du nombre.

Cette affirmation pourtant perd énormément de sa valeur si l'on veut bien examiner les possibilités d'engagement aux différentes périodes de la vie naturelle : la chasse au nid, la ponte, le couvage, petits jeunes, grands jeunes.

Il y a également la méthode du veuvage intégral où les femelles participent également aux concours en tant que veuves.

Il est en effet possible de jouer, chaque week-end, mâle et femelle du même couple.

  Comme désavantages on pourrait citer :

1. — Limitation de l'élevage.

L'élevage est exclu aux beaux mois de mai, juin et juillet. Le petit amateur, ne tenant qu'un nombre restreint de pigeons, doit soigner, par un élevage précoce, à assurer l'avenir de sa colonie et à pourvoir aux pertes occasionnées par les entraînements et les concours et le triage.

2. — Difficultés pour désigner le premier marqué.

C'est une chose quasi impossible, surtout pour ceux ayant à jouer un grand nombre de veufs, de désigner avec certitude le pigeon à marquer le premier.

Les résultats prouvant à suffisance, que le prix de tête va maintes fois à un veuf non «poule» alors que les chargés de 500/500 ou 1000/1000 figurent plus loin dans le classement.

C'est ici que le joueur au naturel se rattrape, car lui, il suit l'évolution de la bonne forme, connaît les meilleures positions de nid et se rend compte du changement amené par la venue de la grande forme. Il sait choisir le moment propice.

3. — Brouillard et mauvais temps.

Le brouillard et le mauvais temps gênent considérablement l'orientation du veuf fougueux, qui n'arrive pas au même déploiement et utilisation de ses forces.

Notons ici que chaque pigeon a sa particularité. Tel pigeon marche bien par temps couvert, tel autre par beau soleil et temps clair, etc.

Ces particularités n'ont pas échappé à l'amateur intelligent, qui à force de patience et de clairvoyance, parviendra à y remédier.

Le veuvagiste suit le temps, n'engage que les veufs qui se distinguent par tel temps déterminé et plus loin, il recherche lors des accouplements les unions où mâle et femelle sont dotés des mêmes dons, des mêmes aptitudes.

4. — Manque ou perte d'appétit.

Ces cas sont plutôt rares et se manifesteront là où les veufs seront gâtés par de petites graines ou bien là ou les veufs sont découragés par la prolongation éventuelle de la durée normale du veuvage. Nous y revien-drons plus loin.

 

 L'installation   (voir la construction d'un colombier)

En assistant à certaines séances cinématographiques ou en lisant des reportages illustrés, on se ferait facilement une fausse idée de l'installation d'un colombier de veuvage.

On pourrait croire que cette méthode ne peut être pratiquée que par ceux disposant des colombiers luxueux au nombre de quatre, cinq, six... La réalité et la vérité se présentent bien sous un autre jour.

Il suffit d'ailleurs de rappeler ici les résultats fantastiques obtenus par les petits amateurs ne possédant qu'une installation des plus primitives.

Cela nous amène à dire que toute installation existante, même la plus simple, peut être transformée à peu de frais et devenir ainsi un très bon colombier de veuvage.

Les casiers constituent le seul mobilier d'un colombier de veuvage. Nous en trouvons dans le commerce de toutes les formes et dimensions, allant du simple casier au double et triple.

Les nichettes doubles ordinaires ont comme dimensions : 75 - 80 cm. de largeur, 35 à 40 cm. de hauteur et 40 à50 cm. de profondeur.

La devanture dont une partie sera fixe et l'autre mobile servira à diviser la nichette en deux compartiments. L'un servira pour y enfermer la femelle vers le retour probable du mâle et lors de l'enlogement.

Ces casiers doivent être placées en face de l'entrée ou de la fenêtre servant d'entrée aux pigeons, pour que les veufs puissent voir les femelles de l'extérieur ce qui les incitera à rentrer de façon foudroyante.

La fenêtre ouverte n'est pas indispensable, car les veufs rentrent aussi bien par la trappe ordinaire à clapettes, par le spoutnick ou par la plus belle fenêtre.

Il est inutile de répéter que le colombier de veuvage, au même titre que n'importe quel pigeonnier, doit être bien sec; l'humidité étant cause de tant de maladies. En plus il doit être bien éclairé et bien aéré.

Voilà donc le colombier des veufs.

Il nous faut maintenant un endroit pour y héberger les femelles, soit au même grenier que les mâles, soit au jardin dans une petite volière. Nous en reparlerons plus loin.

En dehors du colombier des veufs, l'endroit pour les femelles, il nous faut un autre petit colombier pour y mettre les pigeonneaux de l'année car sous aucun prétexte ceux-ci peuvent séjourner au colombier de veuvage et sortir ou entrer par la même fenêtre ou trappe que les veufs.

Celui qui dispose de la place nécessaire et des fonds l'aura facile de se construire encore d'autres colombiers comme pour les éleveurs, lespigeons d’un an, etc., mais pour reussir à se défendre, le petit amateur peut facilement s’en priver.

Plus petite que sera l’installation, moins qu’elle nécessitera des soins et des frais.

  LE VEUF

On a tort d'essayer le veuvage avec des pigeons de la catégorie «casserole», car ni le veuvage ni aucune autre méthode n'ont le pouvoir magique de faire du premier rossard venu un gagnant de grandes poules.

On doit apprendre aux veufs ce qu'on attend d'eux. Ils doivent se rendre compte de la récompense qui les attend à la rentrée. Les pigeons qui marchent le mieux au naturel, deviendront certes aussi les meilleurs veufs

II faut donc le pigeon qui s'est distingué comme junior, ensuite comme Pigeon d'un an, pour arriver au veuvage à l'âge de deux ans avec l’expérience nécessaire et initié aux difficultés de voyage.

La première année de veuvage constituera la période d'essai. La deuxième année sera l'année des «grands coups». L'expérience y sera pour beaucoup et entretemps le mâle aura su s'adapter à sa nouvelle vie.

C'est au propriétaire de juger si oui ou non le veuf aura encore à concourir à l'âge de 5 ou 6 ans. A notre avis l'époque la plus favorable pour le travail sportif commence à partir de la seconde année et atteint son point culminant la 3 ème ou 4 ème année.

Nous ne prétendrons pas que tous les mâles mordront dans le système du veuvage, mais bien que 99 % s'y prêteront.

Il reste évidemment la mentalité de chaque veuf, car il est facile de s'en rendre compte que le veuvage n'exerce pas la même pression morale sur tous les pigeons y soumis.

Nous voyons d'un bon œil les mâles calmes, qui, pour nous, restent les grands favoris

Les mâles trop nerveux, trop excités ne cessent de crier leur femelle, s'épuisent inutilement et ont très difficile de s'adapter au veuvage.

Ce sont précisément ces excités, qui perdront plus facilement et assez vite même, l'appétit et donneront maints soucis en période de concours.

Un autre conseil. Choisissez des mâles « qui mangent bien », car les gros mangeurs ne boudent jamais.

  LA VEUVE

La femelle joue un rôle très, important, oui plus important que l'on puisse admettre.

En la présentant au mâle, elle doit se montrer très en feu, très passionnée.

Trop de femelles ne conviennent comme veuves et les résultats en souffrent.

La ponte sans cesse répétée de certaines femelles, l'accouplement entre elles, etc. voilà les causes qui diminuent le feu et qui feront baisser la valeur des résultats.

On choisira les veuves parmi les femelles plus âgées ou les jeunes tardives.

Etant présentée à la case, à l'enlogement du mâle, la femelle doit être vive, courir vers le mâle en traînant la queue, se faire belle et prolonger ce jeu. Dès que le mâle se couche dans le nid, la femelle doit le caresser et chercher à se blottir auprès de lui.

Une femelle qui se donne trop vite est plutôt à craindre, car une fois la passion satisfaite, l'attrait pour le mâle n'existe plus car en principe et en règle, il faut que le mâle parte sans avoir eu des rapports avec sa femelle.

Au retour du mâle, il faut que la femelle l'accueille comme il faut. C'est cet accueil qui constitue pour lui la récompense dont il se souviendra à chaque retour et qui l’incitera à faire mieux, à voler plus vite.

  Comment le petit amateur SE  DEFENDRA-T-IL   AVEC SUCCES ?

Beaucoup d'amateurs n'admettent pas qu'il est plus facile de conduire une petite colonie d'une dizaine de veufs que d'en soigner 40 ou 50.

Chez des grands champions, les veufs sont logés au nombre de 20 ou 30 dans des colombiers séparés.

Cette subdivision n'a pas pour seul but de réunir les candidats pour le demi-fond ou le fond, mais est bien voulue à cause des facilités réelles, car il est impossible de suivre de près un plus grand nombre de mâles veufs et d'en tirer profit.

Le débutant surtout a intérêt de commencer « en petit », et en se « formant la main » par l'expérience, s'attacher à une colonie plus grande.

Supposons maintenant un petit amateur disposant de 20 pigeons, soit 10 mâles et 10 femelles. Admettons que parmi ces dix mâles il y ait 2 yearlings ou 2 arrière-saison, inaptes à concourir.

Il reste néanmoins 8 mâles à jouer.

Comment procéder? Comment le petit amateur se défendra-t-il contre les professionnels du métier?

  INSTALLATION.

Qu'il se contente de ce qu'il possède, car il ne faut que :

1. — Le petit colombier pour y héberger les mâles. Gardez de préférence le pigeonnier, où les mâles sont habitués afin d'éviter une adduction inutile.

10 - 12 Pigeons.

2. — Un emplacement pour les veuves. (Une petite volière par exemple).

3. — Un autre petit compartiment avec entrée spéciale pour les jeunes de l'année.

L'ELEVAGE.

— Le petit amateur n'a pas de choix. Il faut qu'il élève très tôt et qu'il dispose avant le commencement de la saison sportive, des éléments nécessaires pour remplacer les disparus.

Il séparera les sexes quinze jours avant la date d'accouplement. Fixons cette date par exemple au 10 janvier.

Si la température reste clémente, les plateaux seront garnis de deux œufs vers le 20 janvier.

Le couvage commence et la naissance des jeunes se situera vers le 8 février.

Sans trop d'accrocs, les pigeonneaux pourront être sevrés vers le 8 ou 10 mars.

Nous tenons à un sevrage précoce, qui répond à ce double but : ne pas épuiser les parents et initier les pigeonneaux à tirer leur plan. Ils bouderont bien un ou deux jours mais dès que la faim parlera, toute hésitation sera vaincue... et ils se développeront aussi bien que les pigeonneaux ayant été éloignés des parents 8 ou 10 jours plus tard.

Dès que les parents seront débarrassés de leur progéniture, ils continueront à couver sur les œufs que la femelle aura pondu quelques jours plus tôt.

Enlevez les femelles.

Les mâles quitteront le nid deux jours après.

Laissez-les en  repos jusqu'au 20 mars par exemple.

Ré accouplez.

Toujours dans la supposition qu'aucun accroc ne vienne entraver la bonne marche des affaires, les femelles auront pondu leurs deux œufs vers fin mars.

La couvaison commencera et nous utiliserons cette période pour l'entraînement de nos futurs veufs et éventuellement aussi des femelles si elles en valent la peine.

En deux ou trois étapes — ceci d'après le temps qu'il fera — on atteindra la distance de100 km. amplement suffisante.

Dès ces entraînements terminés, on enlèvera les femelles et les mâles continueront à couver aussi longtemps que cela leur plaira.

Une remarque cependant : Faites faire ces entraînements pendant les 12 ou 15 premiers jours du couvage de préférence même les 10 premiers jours, car c'est à partir du 10e jour que la « bouillie » ou première nourriture des pigeonneaux à naître se forme et il vaut mieux l'éviter

Le veuf, une fois seul, aura vite fait d'abandonner les œufs et voilà le veuvage commencé pour du bon cette fois-ci.

  LES PREMIERS ENTRAINEMENTS.

Une fois les femelles enlevées, donnez une semaine de repos aux mâles.

Après cette semaine de repos, il y aura bien du changement dans le comportement des mâles.

C'est à ce moment que nous reprenons les entraînements. En deux ou trois étapes on fera les 40 - 50 km. On peut y aller bien rondement.

Supposons un instant que les mâles n'aient jamais volé au veuvage.

Comment devons-nous procéder?

Ces mâles doivent être appris et on v arrivera de cette façon-ci :

    Peu avant l'enlogement on montrera la femelle. Il y a plusieurs façons pour y arriver, mais il suffira d'introduire les femelles dans le casier habité par leurs mâles.

C'est la grande joie... Quelle vie! Quel mouvement! Ne vous laissez pas endormir et surveillez bien pour qu'aucun rapport sexuel n'ait lieu, ce qui ferait manquer du premier coup le but recherché et poursuivi : le retour rapide du mâle attiré par l'instinct sexuel.

Dès que le mâle se blottit dans le nid en appelant sa femelle et que celle-ci répond à ses appels en chassant au nid tout en traînant la queue, le caresse, cherche à se déposer à côté de lui, on reprend doucement le mâle et on l'enloge.

S'il s'agit d'une première petite étape, la femelle peut rester enfermée dans le casier jusqu'au retour du mâle.

Le mâle revenant de l'entraînement doit retrouver sa femelle. Celle-ci doit l'accueillir avec toute la tendresse voulue et après un « entre eux » de 5 à 10 minutes, on enlèvera la femelle pour la réintégrer à son endroit (volière ou colombier) habituel.

Le veuvage recommence.

Le tout est à recommencer pour le second enlogement.

Les premiers entraînements se feront en une semaine. L'agenda des entraînements de la société s'y prête admirablement.

Il reste à surveiller pour que des rapports sexuels ne se reproduisent pas ni avant l'enlogement, ni au retour.

Et ainsi nous arriverons à la veille des concours.

  LES CONCOURS.

L'enlogement pour les concours se fera de la même façon comme décrit ci-dessus.

Il y a d'autres façons pour introduire la femelle au colombier. On fait faire une volée aux mâles et pendant leur absence on amène les femelles dans les nichettes.

On peut également faire lâcher les mâles, séparément un à un, à une distance de 4 ou 5 km. Cela demande évidemment du travail, mais nous apporte de nombreux avantages et notamment de savoir la conduite des mâles et leur volonté de travailler. En contrôlant minutieusement les rentrées, on peut en établir la façon de les engager.

Il faut que le mâle, à son retour, retrouve sa femelle. Eviter les rapports sexuels avant l'enlogement.

Reprendre le mâle dès qu'il a été suffisamment choyé par la femelle, (voir ci-dessus : même façon de faire que pour les entraînements).

Travaillez au besoin chaque couple séparément en laissant la femelle enfermée dans le compartiment de la nichette ceci bien entendu pour éviter des rapports sexuels.

Lors de la mise en présence de mâle et femelle, nous n'aimons pas et n'avons pas trop de confiance dans les mâles trop bruyants et trop nerveux et qui continuent de crier après leur femelle, même dans le panier de voyage.

Il est évident que de pareils veufs s'énervent, s'épuisent, ne prennent aucune nourriture et doivent prendre l'envolée dans des conditions bien défavorables.  (Pour ce type de veuf, il vaut mieux ne pas présenter la femelle avant le départ).

Et voilà nos mâles en voyage.

Les femelles peuvent rester au colombier des veufs pour autant qu'elles y soient seules. La présence d'autres mâles aurait une influence néfaste sur leur comportement, car surexcitées et en plein feu, elles se donneraient au premier venu.

Rien n'empêche de les laisser sortir.

Vers l'heure probable du retour, la femelle se trouvera enfermée dans un compartiment de sa nichette. Elle aura été bien soignée.

  LE RETOUR DU MALE D'UN CONCOURS.

Calmez-vous. Patientez quelques secondes et laissez au mâle le temps de voler dans sa nichette. Il y trouvera sa femelle et voilà ce qui reste pour lui l'attrait, le but de faire plus, d'utiliser toutes ses forces pour rentrer en un temps record.

Quelques retours suffisent amplement pour apprendre et faire comprendre aux mâles que leur femelle les attend.

Dès qu'on a enlevé la bague et constaté le mâle (constatation manuelle), laissez le librement auprès de sa femelle et ceci pendant une heure environ.

Lors d'un concours très difficile par mauvais temps, on fera bien de laisser se reposer le mâle pendant un quart d'heure avantde lui permettre de disposer de sa femelle.

En général on laisse les couples ensemble le temps de la durée du vol. Lors d'un concours Fédéral difficile il est même conseillé de laisser les couples ensemble la nuit.

Nous ne tenons pas à laisser sortir mâles et femelles ensemble après le concours, car une telle pratique favorise énormément la ponte.

Une remarque : Les mâles les mieux classés seront peu fatigués, parfois on n'y remarque absolument rien.

Ils ont pris le chemin direct et utilisé le moins deforces.

Méfiez-vous d'un veuf qui rentre complètement épuisé. Laissez-le au repos un dimanche au moins. Au besoin reprenez les entraînements avant de l'enloger à nouveau.

LA VOLEE JOURNALIERE.

Le veuf a  besoin de distraction et de voler.

Dès que les entraînements auront commencé, appliquez les volées, matin et soir. Elles ont un effet salutaire sur les veufs.

Le matin le plus tôt possible on leur donnera la volée et il faut qu'ils tiennent l'air pendant une demi-heure au minimum. Il faut empêcher les veufs de rentrer plus tôt. Le débutant doit veiller à ce que ses veufs adoptent l'habitude de tenir l'air. Les professionnels savent parfaitement bien qu'il est inutile d'utiliser des drapeaux, etc. pour régler la durée du vol. Une fois habitués les veufs ne demanderont qu'à sortir.

Le soir la volée aura lieu le plus tard possible pour éviter le contact avec d'autres pigeons et surtout des femelles des voisins.

 ENTRAINEMENTS  HEBDOMADAIRES.

Sont-ils nécessaires?

Est-il indispensable que les veufs participent chaque semaine à l'une ou l'autre petite étape d'essai?

Pour  les pigeons de vitesses d'accord, en début de saison.

Un petit entraînement ne nuira pas. Nous connaissons des veuvagistes jouant exclusivement la vitesse, qui remplacent la volée du matin par un petit entraînement de 20 à 30 kilomètres. Les résultats sont surprenant. Ces veufs deviennent de véritables automates et entament le sprint, lors du retour d'un concours, dès qu'ils survolent la région bien connue par les exercices journaliers.

Ce système ne présente aucun intérêt pour les joueurs de demi-fond et de fond.

 VEUFS NE PARTANT PAS EN VOYAGE.

Nous avons cité plus haut, que parmi les dix mâles présents au colombier se trouvent deux yearlings ou deux arrière-saison inaptes au voyage.

Lors de l'enlogement des autres, on fera bien d'enfermer ces gaillards dans leur nichette. Il est certain que la préparation à l'enlogement des autres les excitera.

Pour éviter cela on les mettra simplement dans un panier, ceci pour le temps que prendront les préparatifs de l'enlogement.

C'est de cette façon que l'on agira lorsqu'on aura un ou deux mâles à enloger, un ou deux jours plus tôt, pour un concours lointain.

Il y a encore une autre solution plus simple. Dans la supposition qu'on enloge le même jour, 5 des 10 mâles. Les cinq ne partant pas en voyage, seront enfermés au colombier des femelles. Les 10 femelles regagneront leur case au colombier des veufs.

Après l'enlogement on aura l'occasion de les laisser sortir. Dès la rentrée des veufs les femelles regagneront leur endroit habituel, sans oublier d'y cueillir au préalable les cinq mâles.

  Comment le petit amateur PRATIQUANT LE VEUVAGE maintiendra-t-il l'avenir de sa colonie ?

   Maintenir l'avenir de sa colonie, arriver à combler les pertes occasionnées par les voyages ou le triage, restent une question vitale pour le petit amateur.

Et comment y arrivera-t-il?

Suivons-le à l'élevage.

Au 10 mars, comme expliqué plus haut, il devrait normalement avoir de ses 20 pigeons, 20 pigeonneaux.

Neuf fois sur dix, ce ne sera pas le cas et les causes en sont multiples, présence des tardifs ne s'accouplant pas si vite; des œufs non fécondés, des œufs brisés, la mauvaise venue de certains jeunes, etc. sans parler des cas de mortalité qui peuvent se manifester surtout dans l'élevage précoce.

Prenons qu'il nous en reste dix des vingt, ce qui nous ramène à 50 %, ce qui est un très beau résultat.

De ces dix : 4 ou 5 se perdront encore lors des premiers entraînements et concours et  il nous en  reste  5 ou  6. Nous  les jouerons.

Stopper les jeunes mâles, qui se distinguent, à la distance de 200 km. Les femelles peuvent même faire le fond, peu importe.

En agissant ainsi, on connaîtra à la fin de l'année, la valeur des accouplements et le matériel de remplacement présent.

Si les pertes ont été plus conséquentes, rien n'empêche de pratiquer l'élevage d'arrière-saison; et ce avec les couples ayant donné de bons pigeonneaux.

Ces tardifs ont le temps devant eux pour se développer et d'achever leur croissance. Les mâles resteront au colombier de veuvage et y subiront le même régime, tout comme nous l'avons vu au cours de cette étude.

  AVANTAGES.

Cette méthode présente au petit amateur les avantages suivants:

1. — Simplification de la conduite et soins à donner.

2. — Le danger de surpeuplement est exclu.

3. — Maintien des effectifs, malgré la suppression de l'élevage aux plus beaux mois de l'année.

La possibilité existe de jouer aussi les femelles, soit avant soit après la saison de veuvage. Plus d'un amateur a pu ajouter des prix intéressants à son palmarès annuel, en jouant les femelles dès le veuvage terminé.

Nous verrons plus tard une autre méthode de Veuvage, "LE VEUVAGE INTEGRAL" où les mâles et les femelles sont mis en concours...

  DUREE DE VEUVAGE.

C'est l'amateur lui-même, qui reste juge de la durée du veuvage. A notre avis, les mois de. mai, juin, juillet sont la période par excellence pour réussir quelques beaux coups.

Les vitessiers peuvent essayer de prolonger cette période d'un mois. Les résultats prouveront si oui ou non il y a lieu de stopper. Il est compréhensible et clair que les concours de demi-fond et de fond exigent une période de repos plus grande, en rapport avec le degré d'épuisement, qui lui-même est en rapport direct avec les conditions atmosphériques régnant lors du retour.

Des installations plus grandes offrent  plus de confort. MAIS CE CONFORT N'EST PAS SYNONYME DE SUCCES...

II est évident, que les amateurs disposant de fonds et de l'emplacement nécessaires, peuvent se faire construire des colombiers luxueux et prévoir :

1. — Un colombier de veuvage pour les pigeons de 2, 3, 4 ans.

2. — Un colombier de veuvage pour les yearlings et les tardifs.

3. — Une volière pour femelles.

4. — Un colombier d'élevage.

5. — Un colombier pour pigeonneaux.

Chez d'autres champions, nous avons vu les veufs logés dans des boxes séparés et ceci d'après leurs capacités: vitesse, demi-fond et fond.

Des installations pareilles offrent incontestablement d'énormes avantages. Chaque catégorie de pigeons est traitée d'après ses aptitudes en ce qui concerne entraînements et concours.

Mais... il faut avant tout le bon pigeon, car le plus beau colombier sans le matériel voulu n'arrivera jamais à un résultat brillant.

Le bon pigeon, le bon colombophile et le colombier sain, voilà certes les bases de tout succès.

C'est précisément à cela que les vedettes attribuent leurs succès fantastiques. Les bons pigeons dans les mains de bons colombophiles et cela doit marcher.

  Conduite du colombier de veuvage

Pour le grand comme pour le petit colombophile, l'essentiel résidera toujours à simplifier la conduite d'un colombier de veufs.

Il faut une méthode, scrupuleusement suivie, car de cette régularité dépend en majeure partie le succès.

C'est ainsi :

1° qu'on réglera la volée du matin, le plus tôt possible donc dans les premières heures matinales et, toujours à la même heure. Pendant la volée on dispose de suffisamment de temps pour nettoyer les colombiers des veufs, des femelles et éventuellement des pigeonneaux, et à leur servir à boire et à manger.

2° Ensuite on laissera les veufs bien tranquilles pendant toute la journée. Il faut qu'ils se reposent car le moindre bruit les excite et les inquiète et il est compréhensible que chaque excitation signifie une consommation de forces, ce qu'il faut éviter.

Celui qui a l'occasion d'espionner, sans être vu ou sans faire du bruit. les veufs à midi par exemple, remarquera comment ils se tiennent tranquilles dans la nichette, se couchant sur un flanc et profitant du calme régnant autour d'eux.

3° La volée du soir se tiendra également à la même heure. Pendant ou après la volée : nettoyage des cases, distribution de nourriture et renouveler l'eau de boisson. En suivant ces principes à la lettre et en se créant ainsi une méthode fixe on y habituera ses pigeons et on ne s'en plaindra nullement. (Il faut noter qu'un PIGEON est une HORLOGE).

Grandes et petites  distances

Le veuvage est une arme puissante en mains des joueurs de petites étapes, de demi fond et de grand fond. Il convient admirablement pour toutes distances.

En ce qui concerne les concours de vitesse, chacun de nous en a la preuve.

En demi-fond, les résultats magnifiques de nombreux champions, nous éclairent d'une façon incontestable.

Et au grand fond? Les résultats de nos grands concours régionaux mettent bien en vedette nos pratiquants du veuvage.

Et nous voulons répéter que le veuvage est la méthode idéale pour le grand fond, parce qu'il tient les mâles en forme et en pleines forces. C'est précisément cet état de supériorité qui se manifeste si visiblement dans les concours à longue distance.

  Le repos, un facteur  d'importance

Nous avons dit que la durée du veuvage est de 3 mois. Il y a une distinction à faire en ce qui concerne les concours à petite distance et ceux à longue distance.

Le veuf ne volant que les petites étapes peut facilement être enlogé tous les week-end.

Le veuf pour le demi-fond et le fond a besoin d'un dimanche de repos, oui même trois semaines en ce qui concerne le grand fond.

Plus d'un grand amateur a connu des déceptions en voulant participer sans répit et sans un dimanche de repos aux concours de grande portée.

C'est au colombophile de se rendre compte quand le reposs'impose et les résultats obtenus restent en principe le meilleur indicateur.

Ainsi un veuf arrivant en retard ou ne prenant plus la tête comme a l'habitude est un sujet qui a besoin de repos. Un ou deux dimanches, selon le cas le remettent de nouveau en état de se défendre. Point n'est besoin de montrer la femelle chaque fois et le jour de l'enlogement. De tels pigeons ont compris la chose et savent parfaitement bien ce qui leur attend à leur arrivée.

  Quand le veuf est-il en forme ?

De la forme du veuf, le débutant en a souvent une idée fausse.

Tout veuf revoyant sa femelle est gai, excité, roucoule, se tourne et se retourne, fait le beau, chasse au nid, etc. Ces manifestations sous l'impulsion de l'instinct sexuel n'offrent cependant aucune garantie quant à la forme du veuf.

Il faut le juger plutôt physiquement. Il doit avoir son poids normal, car toute déviation caractérise l'une ou l'autre indisposition.

Il doit montrer au colombier qu'il se défendra. Chaque mâle a sa particularité.

L'un par exemple volera de sa nichette à l'entrée, de l'entrée à sa nichette et répétera ce manège bien dix, vingt fois. Un autre se déposera sur les épaules de son maître. Un troisième ne fait que chercher querelle avec ses voisins.

L'observation de ces faits a son utilité.

Il y a encore une manière de distinguer la forme chez le veuf.

Observez-le pendant les volées.

Le candidat au premier prix ne se tiendra pas en groupe, se détachera des autres et semble voler avec plus de force et avec plus de facilité.

Cette observation a sa valeur, car il est certain qu'un tel veuf ne se laissera pas attendre le jour du concours et qu'il mettra tout en œuvre pour être rentré.

Il y a aussi les résultats pour juger le degré de forme chez le veuf.

Une observation cependant. Le débutant ou futur pratiquant du veuvage doit comprendre qu'il faut 3 ou 4 concours avant que les nouveaux « veufs » aient compris.

C'est à partir de ce moment que les résultats deviennent plus réguliers.

  Logement et  traitement  des veuves

Nous avons déjà parlé du rôle important attribué à la femelle au veuvage.

Cette importance n'échappera à personne en voyant chez les grands veuvagistes un lot de femelles, judicieusement triées, ne sortant jamais et servant uniquement à « travailler » les mâles.

Certaines tardives très passionnées et quelques vieilles femelles feront l'affaire.

Le logement idéal reste la volière en plein air. Entourées des soins nécessaires et avec cette vie en plein air, il est certain que les veuves résisteront plus d'un an.

La volière des veuves ne sera garnie que de deux, trois grands perchoirs. C'est tout.

Un petit dortoir couvert et fermé y sera attaché, pour que les femelles puissent y passer la nuit et être enfermées, s’il y a lieu, lors des volées des mâles.

Les veuves, dès la volée matinale des mâles terminée, passent la journée dans la volière, ne reçoivent à manger que le soir et rejoindront immédiatement leur couchette.

Le danger de suralimentation est exclu et les veuves n'ont pas le temps ni l'occasion de nicher entre elles.

Comme nourriture on n'emploiera que des gros grains, jamais de petites semences ou graines pour éviter une ponte inutile. Du grit et de la verdure seront constamment à leur disposition.

Les Femelles s'adaptent très facilement à cette belle vie et il se peut que certaines d'entre’ elles s'oublient avec la conséquence inévitable que des œufs tombent... Cette ponte diminue le feu des femelles.

C'est précisément pourquoi, en vue d'un enlogement , on les remettra au colombier un ou deux jours avant qu'elles revoient leur mâle. De préférence les enfermer séparément dans des casiers individuels de veuves.

Cette séparation les excite davantage et en revoyant leur mâle elles le recevront comme il faut... ce qui reste toujours un atout en nos mains.

Pour ceux qui sont dans l'impossibilité de se construire une volière au jardin, il ne reste que la solution : enfermer les femelles dans un petit colombier de façon qu'elles ne puissent voir les mâles.

Ce système offre bien de désavantages et notamment la ponte sans cesse répétée de certaines femelles. Un conseil prévaut : nourrir légèrement et incorporer assez bien d'orge dans la ration habituelle.

Malgré toutes nos précautions, comme le rationnement des femelles, l'enlèvement de tous nids et nichettes en n'y laissant que quelques perchoirs, il arrivera qu'une femelle déterminée aura pondu peu avant l'en-logement, ce qui les met dans un état critique.

Comment agir ?

Il est un fait qu'une telle femelle ne se montrera pas trop enthousiaste et passionnée pour revoir ou accueillir son mâle. Il est même à conseiller de ne pas utiliser cette femelle mais de la remplacer par une autre pourvu que cette autre ait la même couleur de plumage et soit bien en feu. Le mâle dans son excitation ne se rendra même pas compte de cette substitution et partira dans les meilleures conditions. Le tout dépendra évidemment du comportement de la femelle.

S'il s'agit des mâles habitués au veuvage, rien n'empêche de les enloger sans qu'ils  aient revu  leur femelle. Les résultats n'en souffriront pas.

  Faut-il montrer les femelles ?

Il n'y a point de règles fixes.

Des résultats frappants restent possibles en montrant ou en ne montrant pas la femelle à l'enlogement.

On se tiendra à la méthode suivante :

1. — On montrera les femelles surtout lorsqu'on débute au veuvage. Il faut faire comprendre le système aux mâles, principalement les YEARLINGS.

2. — Dès qu'ils ont compris et lorsqu'il s'agit des concours de demi-fond et de fond, concours auxquels participent presque toujours des pigeons ayant l'expérience voulue, il n'est nullement nécessaire de montrer la femelle.

Les résultats magnifiques sur nos grands nationaux remportés par des mâles n'ayant point revu leur femelle avant le départ, en constituent ia meilleure des preuves.

  La mue des veufs

Le veuf mue très lentement. C'est un avantage précieux. Il y a des veufs qui pendant toute la saison gardent l'aile bien garnie, pour « tomber en morceaux » dès leur retour au naturel.

Il faut néanmoins que la mue s'effectue simultanément dans les deux ailes. A surveiller pendant les mois de juin-juillet. A cette époque, nous avons connu des veufs, qui après un retour en pleine pluie, lâchèrent deux ou trois rémiges et devinrent de ce fait inaptes à participer aux concours. Nous devons suivre la mue dans son évolution et nous en rendre compte lors de l'enlogement.

Physiquement le pigeon doit tout avoir pour pouvoir vaincre. En jouer d'autres c'est perdre son temps et son argent.

  Perte ou manque d'appétit

Certains amateurs se plaignent qu'il leur est impossible de conserver les veufs en bonne forme. Ils boudent en mangeant, ne consomment pas assez et deviennent plus légers.

Nous n'avons jamais connu des cas de perte ou manque d'appétit. Nous avons en plus interrogé plus d'un champion à ce sujet et tous sont unanimement d'accord à en donner la faute à l'amateur. Il ne tient pas compte du conseil précieux « attention aux petites graines et aux friandises » pas d'excès, une toute petite pincée dans la case au retour des volées 2 3 jours avant la mise en loge.

Et quoi faire contre le manque d'appétit?

Donnez avant tout une nourriture saine et variée, répondant aux besoins du pigeon. Distribuez-la en commun. Vous verrez comment ils se battront et se dépêcheront pour absorber le nécessaire. Ils ne rejettent pas les fèverolles comme c'est le cas des veufs nourris dans leur nichette.

Pendant la période des concours nous réglons les distributions de nourriture comme suit :

1. — Le dimanche lors du retour : comme premier repas un peu de mélange déssert. Quand les veufs se seront reposés et remis, vers le soir : la moitié de la rationordinaire.

Le lundi, matin et soir, encore une demi-ration de mélange dépuratif (l'orge et le sarrazin ou blé noir excellent pour éliminer les toxines).

2. — Dès le mercredi, donnez autant que les veufs en désirent. Nourrissez ferme de façon qu'ils soient « à bloc » à la fin de la semaine et qu'ils disposent à nouveau d'un maximum de réserves et de forces.

Donnez de la verdure deux ou trois fois par semaine.

Laissez constamment du grit à la disposition de vos veufs.

Par fortes chaleurs et en plein été, rafraîchir l'eau de boisson matin et soir.

  Le bain

Le bain a un effet salutaire. Le veuf en a besoin. Le bain favorise «a santé et en plus il procure une distraction très voulue et appréciée dans la vie monotone des veufs.

Donnez un bain le lendemain du retour et la veille de l'enlogement. Le bain forcé le lendemain du concours est préférable.

  Comment nourrir les veufs ?

Une divergence de vues existe non seulement en ce qui concerne ia composition de la ration mais aussi en ce qui concerne la distribution.

Nourrir c'est un art.

Faire absorber assez par ses pigeons sans les gâter et sans avoir recours aux petites graines échauffantes et excitantes, voilà le but à poursuivre.

Chez beaucoup de nos champions, nous avons vu la distribution de la nourriture en commun.

Ce système excite les mâles, stimule l'émulation; les batailles ne sont pas rares, mais le but est atteint : les veufs mangent vite et bien et se disputent les dernières féveroles.

Le système qui consiste à nourrir chaque veuf séparément dans sa nichette est de plus en plus abandonné, parce qu'il exige trop de temps, habitue le veuf à « bouder » et rejeter les grains qui ont moins sa préférence.

Le bon système pour nourrir lès veufs est certes le suivant :

1. — Le dimanche au retour d'un voyage : un peu de mélange déssert dans une petite mangeoire accrochée dans le casier. Il ne leur faut qu'un repas très léger et ce n'est que lorsqu' ils seront suffisamment reposés qu'ils recevront la moitié de la ration habituelle.

2. — Le lundi (ou le lendemain du retour) : matin et soir, la moitié de la ration habituelle. (Mélange dépuratif ou super diète dans les grands concours).

3. — Du mardi au vendredi ou samedi (jour de l'enlogement). Donnez-leur autant qu'ils désirent sans gaspiller. Ils doivent littéralement avoir assez la veille de l'enlogement car c'est de cette façon qu'ils auront récupéré les forces qui leur seront nécessaires pour le retour.

Le matin de l'enlogement : contentez-vous de quelques graines « Super-Veuvage ». Une poignée par dix pigeons suffit.

Le principe consiste donc à administrer une nourriture légère au début de la semaine, augmenter en quantité jusqu'à la veille de l'enlogement.

(Il est possible d'appliquer la règle des 3 tiers: 1er tiers de la période entre 2 concours = dépuratif, 2ème tiers= 50% dépuratif et 50% mélange sport, 3ème tiers= mélange sport).

Ainsi traités, les veufs ne perdront pas l'appétit, s'habitueront et resteront mieux en forme.

En ce qui concerne la composition de la ration, les avis sont très partagés.

Il ne faut pas perdre de vue que le pigeon voyageur est un oiseau de sport et non un sujet d'utilité comme la poule ou d'autres oiseaux de basse-cour. Par conséquent il doit recevoir une ration qui lui procure les forces nécessaires sans l'engraisser, sans nuire à sa condition athlétique.

Le veuf, seulement astreint au travail de sport, a certes d'autres besoins que le pigeon qui couve ou qui a des jeunes à nourrir. C'est clair.

Certains champions — et nous croyons que cette habitude nous est venue de la légion liégeoise — ne donneront jamais du maïs à leurs veufs.

Sous ce rapport le mélange « Liégeois » est une très bonne composition.

D'autres champions donnent bien du maïs et emploient le mélange « Super Veuvage ».

Nous le savons parfaitement que le succès reste possible quel que soit le mélange adopté, mais le veuvagiste professionnel a choisi depuis longtemps, les mélanges du commerce convenant le mieux et permettant aux veufs de récupérer les forces utilisées.

Le veuf est nourri deux fois par jour, après chaque volée. Nous préférons le voir manger vite et bien. Distribuer poignée par poignée prévient un gaspillage inutile et force le pigeon à prendre des grains moins voulus.

De la verdure et du grit ne peuvent jamais manquer au colombier. Pour s'assurer de la qualité de la nourriture distribuée, on tiendra l'œil sur les excréments. Vérifiez la place où les veufs dorment. Les excréments doivent être comme de petites boules jamais verts ou comme de l'eau. C'est signe qu'il y cloche quelque chose.

Si la nourriture est défectueuse, la forme en souffrira et en est nettement menacée.

Un changement trop brusque peut aussi provoquer de la diarrhée. C'est pourquoi il faut y aller tout doucement, graduellement, pour que le veuf puisse s'y adapter.

Certes, l'achat de nourriture constitue un sacrifice surtout pour le petit amateur, mais les mélanges « Veuvage » de composition identique pendant toute la saison des concours, lui permettent d'acheter par 5 10 ou 20 Kg. selon les besoins. Les mélanges « du commerce » lui donneront entière satisfaction, car « qualité » avant tout constitue une garantie absolue pour l'acheteur.

  Est-il  possible  de  pratiquer LE VEUVAGE ET LE NATUREL au même  colombier ?

C'est de cette façon bien entendu qu'on le jouait en secret au temps des exclusions et limitations...

Tous nous l'avons déjà pratiqué sous l'une ou l'autre forme car quel amateur n'a jamais enlevé la femelle pour que le mâle reste seul pour pourvoir à l'entretien de ses rejetons? Pour ceux qui croient qu'il est impossible de pratiquer le veuvage et le naturel au même colombier, voici le cas d'un de nos petits amateurs.

Un seul mâle fut mis au veuvage après avoir élevé un couple de pigeonneaux et traité comme suit :

La femelle fut enlevée avant de pondre pour la seconde fois et le mâle restait seul avec ses deux jeunes.

Il fut joué sur grands jeunes et se classait assez bien. Dès le sevrage, le mâle restait seul.

Le veuvage commençait pour lui.

La femelle était montrée au départ et elle était dans la nichette au retour.

Ni au départ, ni au retour eurent lieu des rapports sexuels. Le mâle en question a tenu pendant 4 mois la tête dans les différents concours.

Chaque dimanche un prix de tête.

Pendant  la  journée,  le  mâle  restait  enfermé  dans sa nichette et  n'en sortait que pour les volées du matin et du soir.

Les autres pigeons, joués au naturel, restaient également enfermés pendant la journée.

Et voici donc le chemin à suivre pour ceux qui veulent jouer un ou deux mâles au colombier ordinaire.

1. — II faut tenir enfermés tous les pigeons dans leur nichette.

2. — Ils doivent y recevoir à boire et à manger et n'en sortir que pour les volées du matin et soir.

3. — Quant aux veufs, de préférence on les laissera faire leurs volées seuls et pas en même temps que les pigeons au naturel.

Les veufs traités de cette façon sont plus nerveux, plus excités.

Ils ont plus de « mordant ». Aussi cette méthode convient admirablement bien pour les concours de vitesse.

Si les veufs deviennent trop fougueux et excités, on les ramènera au calme, en blindant la devanture de leur casier d'un morceau de carton ou de papier gris.

Il est possible de transformer le casier, de sorte que le mâle n'ait aucune vue sur l'intérieur du colombier. Une petite planchette d'entrée, à lever dès que le mâle est rentré, et à ouvrir quand il doit sortir, est la seule voie de communication.

Ces casiers en somme ne sont rien d'autre que les petits « kotjes ». Là aussi les pigeons rentrent par une petite entrée et reçoivent le nécessaire de l'autre côté du colombier.

Il s'agirait donc de simplement retourner les casiers existants et les pourvoir d'une petite entrée.

Cette méthode donne des résultats excellents et peut être adoptée en toute confiance.

  QUESTIONS    ET    REPONSES

 1. — EN PLEINE PERIODE DE CONCOURS MES VEUFS N'ONT PLUS DE MORDANT. ILS NE PARVIENNENT PAS A SE MONTRER. QUE FAUT-IL FAIRE?

Tout d'abord vérifier si les veufs ont leur poids normal. Il va de soi que physiquement le pigeon doit pouvoir répondre à l'effort réclamé.

La bonne condition physique, la bonne forme, voilà la première exigence. Il se peut que les veufs soient découragés, que leur moral soit atteint et dans ce cas nous ne voyons que la solution suivante :

1. — Remettre en ménage. Laissez couver une dizaine de jours et à nouveau enlever les femelles.

2. — Ré-entraîner   pendant   le   couvage. Essayer à nouveau.

Dans la plupart des cas, cette transition aura un effet salutaire et les veufs reprendront comme il faut.

  2. — EN TANT QUE PETIT AMATEUR PEUT-ON ELEVER DEUX NICHEES DE JEUNES AVANT DE COMMENCER LE VEUVAGE?

Certes, on peut le faire, mais on court le risque d'épuiser trop les futurs veufs, qui parfois ont à lutter contre des concurrents qui n'ont pas été astreint au dur travail que représente le gavage de jeunes.

Il ne faut pas oublier non plus que cet élevage se fait aux premiers mois durs de l'hiver.

Si on est obligé d'élever deux nichées avant de commencer le veuvage, il faut épargner autant que possible le mâle et charger surtout la femelle du gavage des deux rejetons.

Sevrez très tôt les pigeonneaux.

Avant de commencer cet élevage précoce, il faut que les pigeons soient bien en chair. Ce n'est pas un régime de famine, pratiqué par certains amateurs au cours de l'hiver, qui fera l'affaire.

  3. — FAUT-IL OBSCURCIR LE COLOMBIER POUR FORCER LES VEUFS AU CALME?

Il y a encore des installations pourvues du matériel nécessaire pour amener l'obscurité au colombier.

Cette obscurité amène le calme et le repos et peut être très utile.

D'un autre côté, nous avons vu des installations qui manquent totalement d'obscurité et où les veufs se classent très bien. C'est le cas du grand champion L. Van de Sande, Merksem, et bien d'autres encore.

L'essentiel comme nous avons dit au cours de cette étude, c'est que les veufs ne voient jamais d'autres pigeons, qu'aucun étranger ne puisse s'introduire au colombier des veufs, etc.

 4. — COMMENT   LES   VEUFS   PASSENT-ILS   L'HIVER?

Nous avons posé cette question à plus d'un fervent pratiquant du veuvage et les avis sont évidemment partagés.

Les fameux ténors Mathijs-De Smet de Nokere, estiment que le veuf a droit à la vie en famille pendant l'hiver. Evidemment il ne faut pas que l'élevage continue... C'est pour cela qu'on enlèvera les nids, qu'on fermera les nichettes et qu'on ne laissera que deux perchoirs devant chaque nichette.

Si la température reste douce, il y aura bien une fois, à droite et à gauche, des œufs, mais il ne faut pas s'en faire.

Par cette vie en famille, les veufs s'attachent davantage à leur femelle et leur colombier et de cette façon le moral ne sera jamais atteint.

Les 3 ou 4 mois, que durent les concours, passeront sans troubles et les veufs resteront « bons mangeurs ».

A rencontre de cet avis, il y a l'opinion d'autres champions qui sépa­rent les sexes, les laissent ensemble une fois par mois, pendant un jour par exemple et qui ne les réunissent qu'au début de l'année.

  5. — PEUT-ON FAIRE CONCOURIR LES MALES APRES LE VEUVAGE?

Cette question nous est souvent, très souvent posée par des débutants.

Les veufs ont assez bien marché et voila que l'on décide d'élever encore une tournée d'arrière-saison.

Le mâle, remis avec sa femelle, fera-t-il encore des prix? Nous n'en doutons pas car le vraiment bon pigeon se classe toujours, mais et ici il y a un « mais », mais le veuf rentrera-t-il aussi vite?

Volera-t-il aussi vite?

Nous en doutons et en avons l'expérience. Le meilleur veuf ne se montre plus au naturel. Aussi ne faut-il pas oublier qu'il a déjà quatre mois de travail derrière le dos, ce qui influencera certainement le futur rendement.

Bref, nous ne tenons pas à continuer à jouer les veufs, qui à notre avis ont droit au repos.

On peut toujours essayer les femelles si elles en valentla peine. C'est de cette façon que le célèbre Jos Symons de Gand porte chaque année quelques beaux résultats à son actif.

En dehors du jeu des femelles, il nous reste nos juniors, et ce jeu sera plus intéressant que celui des ex-veufs.

Retenons ceci : Ne jouons pas les ex-veufs au naturel, parce qu'ils perdront trop de temps et ne se montreront plus en tête. Evitons qu'ils prennent de mauvaises habitudes.

  6. — FAUT-IL MONTRER LES FEMELLES SI LES VEUFS NE PARTENT PAS EN VOYAGE ET QU'ILS SE REPOSENT UN OU DEUX DIMANCHES?

Un joueur de vitesse pourrait encore justifier de son attitude mais les participants des grands nationaux et autres longs cours admettent, et ils en ont l'expérience, que les veufs peuvent bien se passer de revoir leur femelle pendant un ou deux dimanches.

Inutile même de la montrer à l'enlogement.

Il est compréhensible que cette séparation ne fait qu'augmenter l'attrait sexuel.

Certains amateurs admettent un petit entraînement de dimanche pour les veufs qui ne partent pas en voyage.

C'est leur façon de faire, justifiable peut être la première année du veuvage, mais inutile et superflue pour pigeons expérimentés. Et quant au principe « exercice », il y a toujours les volées du matin et du soir qui procurent le délassement et la souplesse nécessaire aux veufs.

7. — QUE FAUT-IL PENSER DES RESULTATS DU PREMIER DIMANCHE?

A la fin de chaque art-née ont lieu les festivités en l'honneur des champions.

Un veuf entraîné et expérimenté se montrera dès le premier dimanche. Ce n'est pas le cas du sujet, auquel il faut apprendre l'a.b.c. du veuvage. Il doit avoir le temps de s'adapter, de s'initier. Ce ne sera vraiment que le

3e ou 4e dimanche que les résultats se stabiliseront et constitueront un élément d'appréciation.

Il faut évidemment tenir compte de la situation atmosphérique le long de la ligne de vol.

Répétons encore une fois que le veuf à l'enlogement doit être en forme et présenter tous les signes propres aux pigeons en bonne condition : être dur au toucher, avoir le nez et les caroncules bien blancs, de même que les paupières; les pattes propres, le plumage lisse et serré autour du corps.

Les excréments doivent être comme de petites boules. Le maintien du veuf au colombier et lors des volées quotidiennes doit témoigner d'ardeur et du désir de travailler.

Enlogés de cette façon et pouvant effectuer le retour par beau temps, il est certain que le propriétaire sera satisfait du résultat.

  8. — CERTAINS GRANDS CHAMPIONS PARLENT DU VEUVAGE « ABSOLU ». Y A-T-IL UNE DIFFERENCE?

Le veuvage absolu a été pratiqué avec succès par feu le Docteur Dupont de Thulin.

Et voici en grandes lignes de quoi il s'agit :

1. — Comme juniors les pigeonneaux font deux ou trois étapes d'entraînement sans être accouplés. Dès qu'il soit possible, les sexes sont séparés pour éviter des relations inutiles.

2. — Comme pigeon d'un an : le pigeon n'élève pas, participe à deux, trois concours pour yearlings, mais toujours sans être accouplés.

3. — Comme pigeon de deux ans : un entraînement intense et sévère aura vite fait disparaître les nullités et les douteux.

On réunit les couples au début de l'année ou vers l'époque des beaux concours. Après une dizaine de jours de couvage, la femelle est retirée 11 voilà le veuvage commence.

Le mâle reverra sa femelle à chaque enlogement et au retour de voyage. Ni au départ, ni au retour on tolérera des relations sexuelles.

D'autres amateurs comprennent le veuvage « absolu » comme suit :

Le veuf est joué comme jeune de l'année, ensuite comme yearling et finalement à deux ans.

Un bon mois avant le premier concours, on amènera une femelle dans sa nichette, mais bien entendu séparée par la cloison divisant la nichette en deux compartiments. Il faut une femelle qui a été séparée et qui est bien en feu.

Le second jour, on enlève le veuf et le remplace par un autre mâle qui fécondera la femelle.

Le troisième jour :• le veuf reprend sa place d'observation et ainsi de suite jusqu'à la ponte du second oeuf. Le veuf présent aura tout vu t-t entendu et commencera le couvage. Après 10 jours on enlève la femelle et voilà le mâle au veuvage.

Le but que l'on veut atteindre est la suppression de toutes relations sexuelles et par cette suppression augmenter les forces et la résistance physique en même temps que l'attrait des sexes.

  9. — LE  RETOUR DU VEUF.    QUE  FAUT-IL FAIRE?

Ne vous emballez pas, prenez patience pour obtenir que le veuf rentre directement dans sa nichette sans perdre même une seconde. Sa femelle s'y trouve et doit l'accueillir comme il faut

Beaucoup de grands spécialistes ont pris pour habitude de ne laisser mâle et femelle ensemble que quelques minutes aprèsla rentrée. Cette durée varie selon l'importance du concours (distance) et le degré de fatigue.

Le pigeon épuisé, ayant du effectuer le retour par mauvais temps, vent en tête, etc., a besoin de plus de temps pour se remettre qu'un pigeon rentrant d'un petit concours de vitesse avec vent derrière. L'amateur lui-même doit juger du degré de fatigue et agir en conséquence.

Interrogés par nous à ce sujet, les champions Huyskens-Van Riel d'Eke-ren Donk s'expliquent de cette façon :

« Un veuf rentré ne nous intéresse plus. Laissez-le à côté de sa femelle. Il sera tout aussi. content, se déposer dans un coin et l'appeler. Au fur et à mesure que les autres rentrent, on réunit les premiers rentrés. Cela ne vient pas à une minute. »

Le principe est bien de donner un peu de repos au veuf rentrant, le temps donc de se remettre.

Il appartient à l'amateur de juger le degré de fatigue. D'après cette constatation il réunira soit plus tôt, soit plus tard les couples.

A remarquer que très souvent les premiers rentrés, gagnant des grosses poules sont les moins fatigués.

  10. — Y A-T-IL DES SECRETS DANS CETTE METHODE DITE DE VEUVAGE ?

Nous en doutons fort. Il faut avant tout le bon pigeon. Ensuite ce sera la forme qui compte et qui fera réaliser les exploits brillants.

Nous savons qu'il est bien rare qu'un même pigeon tienne pendant 2 ou 3 ans ses concurrents à l'écart.

Les résultats du grand cercle « Union » à Anvers en sontla preuve. Tous les ans on voit parmi les champions notables une autre étoile se lever, pour faire place l'année après à un concurrent et ainsi de suite.

Si vraiment les secrets « joueraient », c'est à se demander pourquoi tel ou tel relégué à une seconde place, n'en ferait pas usage, puisqu'il travaille les mêmes pigeons, hébergés au même colombier, entourés des mêmes soins, conduits de la même façon ?

  11. — N'EST-IL PAS REGRETTABLE DE LAISSER LES BONNES FEMELLES INACTIVES PENDANT LA DUREE DU VEUVAGE ?

Celui qui dispose de bonnes femelles aurait tort de les astreindre à un rôle passif. Qu'il suive l'exemple du grand champion René Genette de Narnur et de tant d'autres encore et voici la façon de procéder :

Au début de l'année, on accouple les meilleurs veufs aux bonnes femelles et on les laisse élever une première tournée de jeunes. Dès le sevrage, on confie les œufs pondus entretemps à d'autres couples. La femelle est retirée et le mâle continuera un petit temps encore à couver les œufs de plâtre par lesquels on aura remplacé les bons œufs en les confiant à d'autres éleveurs.

La bonne femelle est accouplée à un bon éleveur et elle sera jouée au nid.

Peu avant le début des concours, on réunit les veufs avec des femelles de peu de valeur, gardées comme veuves, mais on aura soin de donner à chaque mâle une femelle, ayant la même grandeur et couleur de plumage que la précédente.

En agissant ainsi on écarte toutes les difficultés et on retire le maximum d'avantages de ses bons pigeons.

  12. — QUE PENSEZ-VOUS DE LA PONTE D'UNE FEMELLE AU MOMENT OU ELLE EST INTRODUITE DANS LA NICHETTE DU VEUF, PRET A PARTIR EN VOYAGE?

Nous avons eu le cas. C'était même curieux à voir comment le mâle cherchait à couver l'œuf fraîchement pondu. Parti en voyage, il enlevait le premier prix. La femelle engagée à un petit concours de vitesse se contentait d'un 5e prix.

La ponte, au moment de la réunion, n'a que peu d'Influence mais encore une fois, tous les pigeons ne réagissent pas de la même façon. Il y  a  lieu .d'en tenir note.

  13. —LA CHUTE DE LA PREMIERE PRIMAIRE ET SON INFLUENCE SUR LE RENDEMENT DU VEUF ?

Commençons par dire que les mâles ayant élevé une première nichée de jeunes en sont forcément à leur première ou deuxième primaire au moment des concours. Pour eux la question est réglée.

En ce qui concerne les veufs n'ayant pas élevé, la question se pose d'une autre façon.

La pratique nous a appris qu'il y a des mâles marchant excessivement bien avant la chute de la première primaire et moins bien dès que .a mue s'est déclarée.

Et  le  contraire  se  manifeste  également.

Il importe donc avant tout d'avoir les bons pigeons et de les conserver en bonne forme.

Nous n'avons jamais attaché une importance quelconque à la chute de la première primaire, mais nous étions avant tout sévères en ce qui concerne l'état de santé de nos voyageurs.

  14. — IL FUT UN TEMPS OU LE VEUVAGE PARUT IMPOSSIBLE SANS « LE PAIN SPECIAL » ET CE QUE NOUS EN PENSONS ?

Il y a des années au moment où le veuvage commençait à s'infiltrer dans nos régions flamandes, que les veuvagistes ne juraient que par le « pain spécial » fabriqué à l'intention de leurs veufs. Et ce pain se composait de la meilleure farine, des œufs, des produits de régime, de glycérophosphate de chaux, de cola et d'autres produits connus ou inconnus mais réputés fortifiants. Les bouchers y ajoutaient leurs « boules de viande » et tel autre attribuait ses succès à l'eau de forge contenant du fer en abondance.

Si les veufs marchaient mieux, ainsi chargés et fortifiés, nous en doutons fort et avec raison, car ce fameux pain et autres produits ont été abandonnés de plus en plus et appartiennent au passé.

A droite et à gauche il y a encore des veuvagistes donnant comme premier repas du matin un peu de pain grillé, du gruau d'avoine et du chanvre. Leur but évidemment est d'augmenter les forces physiques et de pousser le pigeon à absorber des produits fortifiants.

Si ce but sera atteint nous avons des raisons pour en douter, car nous avons la conviction sincère que le pigeon cherche et trouve dans les grains ce qui lui est nécessaire.

  15. — QUE PENSEZ-VOUS DES BAINS TIEDES QUE CERTAINS AMATEURS WALLONS DONNENT DE « FORCE » A LEURS VEUFS?

Ce bain est donné la veille de l'enlogement et le lendemain au retour. Le but est de calmer et de rafraîchir le veuf.

Nous n'avons jamais été partisans de donner des bains tièdes forcés, car nous estimons qu'un bain non forcé à l'eau de pluie, au préalable chauffée au soleil ou près du feu pour ne pas le servir glacé, convient admirablement bien aux veufs.

Ils le rechercheront instinctivement et y trouvent une distraction naturelle et une satisfaction bien appréciée. Pourquoi alors les forcer ?

  16. — N'EST-IL PAS A RECOMMANDER DE LAISSER ENFERMES LES VEUFS DANS LES NICHETTES SURTOUT EN VUE DE LA PARTICIPATION AUX PETITS CONCOURS?

Sans doute, les veufs enfermés dans leurs cases, deviennent plus excités, plus querelleurs et plus nerveux, et ceci peut avoir son importance en ce qui concerne les petites étapes.

Nous connaissons de grands amateurs agissants ainsi et qui jouent bien.

D'autres champions, qui laissent leurs veufs librement au colombier, jouent tout aussi fort.

Il y a surtout la question de temps et de soins qui règlent la situation.

Enfermés dans la nichette, signifie : donner à boire et à manger séparément et nettoyage des ustensiles.

L'alimentation demande plus de soins, car il faut éviter que les veufs ne rejettent les grains moins voulus.

Cette façon de faire a ses avantages et ses inconvénients et c'est comme déjà dit : la question du temps qui décidera.

  17. —LA  VOLEE EST-ELLE AUSSI OBLIGATOIRE LE LUNDI?

Par lundi, nous désignons le lendemain du retour de voyage. Il faut tenir compte des circonstances dans lesquelles le retour s'est effectué.

Chacun de nous aura déjà remarqué que le lundi matin, le veuf ne tient pas l'air comme les autres jours. I] est en effet encore trop « rempli » de sa femelle et c'est pourquoi il recherche constamment à descendre et ne s'éloigne guère du colombier. Le lundi soir il y a de l'amélioration et les autres jours le veuf ne demande pas mieux que de s'entraîner et par cet entraînement : se distraire. Il en a besoin.

On n'aura pour ainsi dire, jamais de difficultés pour faire voler les veufs. On en rencontre bien de temps à autre un individu qui boude et qui s'installe soit sur les toits voisins soit dans les branches d'arbres, comme celui du bourgmestre d'Aspelare M. H. Berlengée, mais n'y faites pas attention car ces boudeurs ne sont pas toujours de mauvais voyageurs.

Observez vos pigeons, tâchez de les connaître dans leurs particularités et alors tout marchera bien.

  18. — QU'ENTEND-ON PAR SUPER VEUVAGE OU PLUS FORT QUE LE VEUVAGE?

Il s'agit à peu près du veuvage ordinaire mais varié d'un ou autre petit truc.

C'est ainsi qu'on réunit mâle et femelle au début de l'année. On laisse féconder la femelle par un autre mâle ou on enferme la femelle, sans que le mâle puisse la toucher, jusqu'àla ponte. Le mâle présent commencera le couvage et le tout se passera normalement. On laisse éclore les œufs, et à l'âge de dix jours, le plus gros jeune supposé d'être le mâle, est enlevé en même temps que la femelle, et le mâle se trouve seul avec son jeune. C'est ainsi qu'il participera aux concours en prenant soin que la femelle se charge de la part du lion dans le gavage du jeune.

La possibilité existe de remplacer ce jeune en temps voulu par un autre plus petit mais de la même couleur de plumage. Cette substitution est à réaliser pendant l'absence du mâle.

Il vole donc sur son jeune. Si son ardeur diminue, montrez la femelle avant le départ et au retour mais sans tolérer des relations sexuelles.

Forcez la jeune femelle d'habiter le casier paternel. Une fois la période de puberté arrivée, la jeune femelle s'accouplera et dès ce moment vous pouvez jouer le mâle sur les deux femelles.

Un autre jeu profitable est celui d'accoupler deux mâles à la même femelle, mais pour le réaliser il faut disposer de casiers triples. La femelle est enfermée au milieu et voit tour à tour les deux mâles.

Pendant deux ou trois semaines les mâles seront joués au veuvage ordinaire.

A partir de la quatrième semaine, on pratiquera la jalousie, mettra les deux mâles en présence de la femelle, tout en prenant soin qu'il n'y ait ni de vainqueur, ni de vaincu dans la bataille qui s'engagera.

Enlogez-les  au  moment  opportun.

  L'ALIMENTATION DE  NOS  PIGEONS VOYAGEURS

  INTRODUCTION

Nous ne discuterons pas les données théoriques de l'alimentation de nos pigeons voyageurs, mais nous nous bornerons aux données pratiques.

Le pigeon est avant tout un oiseau granivore. Les aliments composés sous forme de granulés ou pâtées, employés pour les oiseaux de basse-cour ne conviennent nullement au pigeon. Les colombophiles se souviendront toujours de l'hécatombe des granulés de la dernière guerre et n'oublieront de sitôt les nombreuses victimes de cette alimentation défectueuse.

Rien ne remplace les grains, mais les grains remplacent le tout.

 QUALITE AVANT TOUT

   S'il existe une différence d'opinion en ce qui concerne la composition de la ration, il y a unanimité quant à la qualité.

Huyskens-Van Riel et tant d'autres ont toujours avancé que la meilleure qualité est amplement suffisante, car une alimentation malsaine ou mauvaise ne peut créer ou maintenir la bonne condition physique ou la forme.

L'achat des provisions constitue un sacrifice pour la presque totalité des amateurs, mais à notre avis ils feraient mieux de tenir moins de pigeons et de nourrir ceux-ci convenablement.

Il est facile à comprendre qu'un pigeon contraint à absorber des grains moisis, ou récoltés dans de mauvaises conditions, souffre d'une façon permanente de diarrhée et autres affections intestinales.

N'oublions jamais que la mauvaise nourriture contrecarre radicalement le succès et à juste titre qu'il nous soit permis de poser ici la question suivante : « Combien de bons pigeons ne répondent jamais à notre attente et n'arrivent jamais à un résultat satisfaisant par le seul fait que la nourriture leur distribuée est défectueuse ? »

Une bonne nourriture, une bonne ration tient le pigeon en ordre, fait reluire le plumage, maintient la bonne forme, augmente la vitalité et les forces physiques. Un tel pigeon est apte à affronter les différentes distances.

  LES GRAINS ET LEUR CONSERVATION

   Les grains doivent être bien secs et au moment de la récolte être bien mûrs.

Quel que soit le mode de conservation après la récolte, soit en silo soit étendus en couches, il faut que les grains continuent à sécher ou restent secs pour éviter toute fermentation, moisissure, etc. Attention aux charançons et autres insectes.

En ce qui concerne la composition d'une ration, elle doit être bien équilibrée et répondre aux besoins réels de l'organisme, besoins qui diffèrent selon les différentes périodes de la vie des pigeons.

Les pigeons qui couvent ont d'autres besoins et certainement pas les mêmes que des pigeons avant à gaver des jeunes.

Un pigeon soumis à l'entraînement sportif et participant aux concours a-d'autres besoins que la femelle-veuve, ne quittant pas sa volière.

Couvrir les besoins réels par une alimentation bien équilibrée, tenant le pigeon en condition athlétique parfaite, voilà le grand secret et la grande difficulté.

  LE   POINT   DE  VUE   DU   PETIT   AMATEUR

   Le sport colombophile perd certes beaucoup de son agrément, s'il doit se pratiquer au débit du budget ménager déjà restreint. L'achat de la nourriture représente une saignée et il s'agit ici d'une véritable affaire de confiance.

Il faut s'adresser à un négociant honnête.

Les mélanges du commerce peuvent avoir votre confiance et présentent l'avantage énorme que l'on puisse s'approvisionner au fur et à mesure des besoins. En effet, la composition reste identique et un sac acheté maintenant ou un mois plus tard, n'apporte aucun changement de régime.

Car nous craignons avant tout un changement continuel de régime.

Un tel changement a pour effet, qu'il faut un certain temps avant que le pigeon puisse s'y adapter. Et aussi longtemps que dure cette période d'adaptation, il ne marchera pas comme avant et ses résultats seront médiocres.

Un changement brusque de nourriture amène la diarrhée ou tout au moins des excréments aqueux.

Celui qui désire changer de régime, le fera graduellement, jour par jour un peu plus, pour arriver ainsi sans transition nuisible à la nouvelle ration. En cas de force majeure, on procédera comme suit : un jour de jeûne, le lendemain seulement une demi-ration pour distribuer la ration normale le troisième jour et ainsi de suite.

La méthode qui consiste à y aller plus doucement et réaliser le changement en une semaine ou en quinze jours, reste à préférer.

  LE  TRAVAIL  DES   GRAINS

   II ne suffit pas de bien conserver les grains, de les tenir secs, il faut aussi qu'ils soient exempts de poussière. L'odeur moisie prouve que ces grains n'ont pas été aérés ou récoltés dans de bonnes conditions.

Dans les usines modernes le travail des grains est des plus soignés. Des machines spéciales lavent et sèchent les grains, éliminent tout corps étranger, extraient les grains attaqués par les rongeurs, etc. La poussière est aspirée et il faudrait voir dans ces usines ce que représente le facteur « poussière » dans le travail des grains.

Des sacs et des sacs sont ainsi rassemblés et vous donnent une petite idée de ce travail utile et nécessaire.

L'ensemble de toutes ces opérations nous donne comme résultat une marchandise impeccable, un mélange propre et sain, qui emballé automatiquement, se conservera indéfiniment.

Que l'on ait « tripoté » dans les mélanges, nous l'admettons. Que l'acheteur est parfois trompé sur l'origine des marchandises ou des produits qu'elles renferment; que des féveroles indigènes triées passent pour des hollandaises, que des vesces de triage prennent la place des vesces étrangères, nous l'admettons encore.

Qu'il y ait des mélanges, ou aucun rapport nutritif ait été respecté, et que ces mélanges donnent de la diarrhée, contrecarrant la bonne forme, enlèvent tout lustre au plumage, tout colombophile en a eu l'expérience.

C'est pour cela, ouvrez l'œil...